Des décennies avant Breaking Bad, Narcos ou Mayans M.C., BRUJERIA a apporté le monde des cartels et des meurtres rituels sur disque, avec une puissance brutale équivalente à l'arrivée de Compton dans la culture pop via NWA.
BRUJERIA est apparu en 1989, entouré de mystère et d'infamie. Ils ont introduit de force des expressions comme Matando Güeros, La Migra, Marijuana et Brujerizmo dans le vocabulaire des sous-cultures extrêmes, du hardcore punk au death metal. Le groupe brutal de death grind mexicain est venu représenter le monde notoirement violent du trafic de drogue illégal, de la rétorsion violente et d'un syncrétisme sombre entre la sorcellerie afro-caribéenne comme le Palo Mayombe et la Santeria, avec une possession démoniaque pure.
Le premier album de Brujeria en 1993, Matando Güeros, était si extrême que les magasins de disques et les distributeurs ont renvoyé des copies en masse dès que des traductions des paroles en anglais ont été disponibles. Mais il était trop tard pour arrêter BRUJERIA, car la nouvelle des riffs dévastateurs et des histoires sauvages de drogue, de sexe et de meurtre s'était déjà répandue. Le livre Heavy Metal: The Music And Its Culture l’a inclus dans sa liste des 100 albums de métal définitifs. L'une des chansons est apparue sur la bande sonore du drame controversé Gummo de Harmony Korine.
Deux ans plus tard, le deuxième album Raza Odiada a déclaré la guerre au gouverneur de Californie de l'époque, Pete Wilson (incarné sur l'album par Jello Biafra des DEAD KENNEDYS) et à ses politiques d'immigration controversées. Des thèmes comme la contrebande de drogue et d'autres sujets connexes y abondaient, ainsi qu'une chanson en soutien aux révolutionnaires zapatistes du Mexique. Un clip vidéo de “La Ley De Plomo” a même brièvement fait son apparition sur MTV.
Après une longue absence, BRUJERIA est revenu en 2016 avec Pocho Aztlan. Le premier album du groupe chez Nuclear Blast Records a injecté du sang neuf dans l’équipage inarrêtable avec l'arrivée de nouveaux membres. Les chansons combinaient le groove ciblé de Brujerizmo avec le death grind impénétrable des années 90.
Esto Es Brujeria ramène BRUJERIA avec toute sa force dans l'ère post-pandémie, avec la polarisation profonde, les troubles civils, la brutalité persistante et le bouleversement social de l’époque actuelle, prêts pour les critiques notoires du groupe. Imprégnés de mythes denses, les anti-héros les plus infâmes du metal extrême se matérialisent à tout moment et en tout lieu pour raconter leurs histoires de chaos anarchique et de fureur sans loi. Ils sont des banditos éternels, prêts à faire la fête.
